1789/ La Prise de la Bastille

 

La prise de la Bastille à Paris, le 14 juillet 1789, est la première intervention du peuple parisien dans le déroulement de la Révolution française. L'intervention populaire met provisoirement fin aux tentatives du roi Louis XVI de reprendre le pouvoir absolu qu'il a perdu en juin 1789.

La moisson de l'été 1788 ayant été mauvaise, le prix du pain ne cesse d'augmenter depuis plusieurs mois. Il atteindra son maximum dans la première quinzaine de juillet 1789 (la livre de pain vaudra alors 4 sous alors que le salaire quotidien d'un ouvrier est de 30 à 40 sous).

Par contre, le prix du vin s'effondre. La baisse du pouvoir d'achat d'une partie importante de la population réduit la consommation de produits manufacturés. Industriels, manufacturiers, artisans sont alors en difficulté. Leur situation est aggravée par le traité de commerce signé en 1786 avec le Royaume-Uni. Les importations de produits britanniques augmentent (le Royaume-Uni était à l'époque très en avance du point de vue technique). Les patrons licencient leurs salariés et le chômage de la population urbaine s'accroît.

La population rend les seigneurs et les décimateurs responsables de la hausse des prix. Percevant leurs impôts seigneuriaux ou religieux en nature, ils sont soupçonnés ne mettre en vente les produits qu'au compte-gouttes afin de faire monter les prix. Les privilégiés sont accusés de vouloir affamer le peuple et ainsi lui faire payer les changements politiques qui sont en cours.

En 1789, la prise de la Bastille est provoquée par la concentration des troupes royales autour de Paris et de Versailles et, surtout, par le renvoi de Necker (11 juillet). La nouvelle, connue à Paris le 12, provoque la fermeture de la Bourse, tandis que des orateurs improvisés – tel Camille Desmoulins au Palais-Royal – annoncent une «Saint-Barthélemy des patriotes».

L'émeute grandit alors (heurt avec la cavalerie place Louis-XV, incendie des postes d'octroi, etc.) et les gardes-françaises se joignent à elle. 

Le 13, la foule, craignant à la fois les troupes royales et les brigands, s'arme de piques. Les électeurs du tiers état organisent un comité permanent à l'Hôtel de Ville et une milice bourgeoise pour maintenir l'ordre. Afin d'armer la milice, 32 000 fusils sont pris aux Invalides (le 14 au matin), d'autres sont demandés à Launay, gouverneur de la Bastille, qui ne dispose que de 30 Suisses et de 80 invalides. Il refuse, mais abandonne à la foule les cours avancées, puis commet l'erreur de faire tirer sur elle.

Un premier assaut coûte une centaine de morts aux assaillants, mais les gardes-françaises du sous-officier Hulin et du lieutenant Élie, amenant des canons pour briser les portes du pont-levis, Launay capitule. Il est massacré avec trois officiers, trois soldats et le prévôt des marchands, Flesselles. 

La Bastille ne contenait que sept détenus, quatre faussaires qui furent réincarcérés, deux fous et un jeune noble débauché.

Événement médiocre en lui-même, la prise de la forteresse obligea Louis XVI à renvoyer les troupes le 15, à rappeler Necker le 16 et à venir officiellement à Paris le 17 pour sanctionner les faits accomplis.

 

Dans la semaine qui suit la Prise de la Bastille, la nouvelle est connue dans la plupart des villes du royaume. Partout la bourgeoisie locale va prendre le pouvoir.