Révolution française de 1848

 

La révolution française de 1848, parfois dénommée « révolution de Février », est la troisième révolution française après la Révolution française de 1789 et celle de 1830. Elle se déroule à Paris du 22 au 25 février 1848.

François Guizot en accord avec le roi Louis-Philippe gouverne de 1840 à 1848. Guizot dispose d'une majorité à la chambre de députés grâce à la corruption électorale : il fait élire de nombreux hauts-fonctionnaires qui lui doivent tout (il y avait près de 180 fonctionnaires-députés sur 450). Guizot refuse constamment un abaissement du cens électoral qui rendrait électeurs et éligibles un plus grand nombre de bourgeois. De cette manière il mécontente une partie de la population qui fournit pourtant les plus nombreux soutiens du régime.

La Monarchie de Juillet va disparaître à la suite des manœuvres politiques d'une partie de la bourgeoisie censitaire. La partie gauche de la Chambre des députés demande une réforme politique. Pour assurer une plus grande représentativité des députés, elle demande une augmentation du nombre des électeurs grâce à l'abaissement du cens électoral de 200 à 100 francs et la prise en compte des diplômes (sans conditions de cens). Elle veut aussi interdire aux fonctionnaires en exercice de devenir députés.

Comme le gouvernement ne veut rien entendre, la Gauche dynastique organise, à partir de juillet 1847, une campagne nationale d'agitation, sous la forme de banquets politiques.

Là, après un repas payant, les participants parleraient politique et demanderaient collectivement la réforme. Conçue à l'origine par les soutiens critiques de la monarchie, cette campagne des banquets est progressivement prise en main par les républicains, adversaires de la monarchie (en particulier Arago, Ledru-Rollin, Louis Blanc et le journal La Réforme).

Il y aura 70 banquets à travers la France.

Un banquet est prévu à Paris le 22 février 1848. Le gouvernement l'interdit. Le 22, une manifestation a lieu dans Paris, elle connaît quelques incidents entre manifestants et soldats. Le 23, la Garde nationale, pourtant composée de bourgeois, manifeste bruyamment son opposition au ministère Guizot. Le roi se décide alors à remplacer Guizot par Molé. Mais dans la soirée des manifestants sont tués par des soldats.

Dans la nuit leurs cadavres sont promenés dans les rues de Paris, ce qui provoque des appels à l'insurrection.

Le 24 au matin, sous l'impulsion des libéraux et des républicains, une partie du peuple de Paris (environ 3 000 sur plus d'un million d'habitants), se soulève à nouveau et parvient à prendre le contrôle de la capitale.

Louis-Philippe, refusant de faire tirer sur les Parisiens, est contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils, Philippe d'Orléans, le 24 février 1848.

Lamartine devant l’Hôtel de Ville de Paris le 25 février 1848 refuse le drapeau rouge – Peinture de Félix Philippoteaux

Le même jour, dès 15 heures, la Seconde République est proclamée par Alphonse de Lamartine, entouré des révolutionnaires parisiens. Vers 20 heures, un gouvernement provisoire est mis en place, mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet.

 

Cette révolution sera suivie en juin d'émeutes réprimées dans le sang (5 000 morts).