2018/ Mouvement des gilets jaunes

 

Le mouvement des Gilets jaunes en France est un mouvement social spontané apparu en octobre 2018 et s'étant étendu dans de moindres proportions à d’autres pays. Il trouve son origine dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’appels à manifester.

La mobilisation a pour motivation de départ le rejet de l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Elle s'élargit rapidement à d’autres revendications fiscales et sociales (hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires, maintien des services publics, taxation du kérosène et des fiouls maritimes, rétablissement de l'ISF…), ainsi que politiques (amélioration de la démocratie représentative, notamment par le référendum d'initiative citoyenne, démission du président de la République, Emmanuel Macron…)

À partir du 17 novembre 2018, le mouvement s'organise autour de blocages de routes et ronds-points et de manifestations nationales chaque samedi.

À la différence des manifestations traditionnelles, coordonnées par des organisations syndicales, le mouvement des Gilets jaunes est lancé et se développe initialement uniquement via le web, au travers de médias sociaux (Facebook, Twitter, YouTube) ou de plateformes dédiées. Les syndicats se disent sensibles au mouvement, mais n'y participent pas. Majoritairement soutenues par l’opinion publique, les protestations trouvent un fort écho dans les zones rurales et périurbaines, mais s’étendent aussi aux grandes villes, où des violences lors des manifestations hebdomadaires provoquent d’importants dégâts matériels et donnent lieu à de nombreuses arrestations. 

Initialement hostile à toute revendication du mouvement, le pouvoir exécutif renonce finalement à la hausse de la TICPE et annonce des mesures, qui, jugées insuffisantes par les manifestants, ne mettent pas un terme à la contestation.


Les principales figures des Gilets Jaunes

Progressivement, Maxime Nicolle, Priscillia Ludosky et Eric Drouet se sont imposés comme leaders des Gilets jaunes. (Montage Sipa Press)

 


À Paris, le samedi 1er décembre, des violences impliquant des casseurs ont lieu : l'arc de triomphe de l'Étoile est notamment vandalisé. Lors des manifestations du samedi 8 décembre, la situation est plus calme et des Gilets jaunes s’opposent aux casseurs. Cependant, des centaines de personnes sont blessées, y compris grièvement (perte d'œils ou de mains), à la suite de tirs des forces de l'ordre.

Dans un contexte de fêtes de Noël et de Nouvel An, la mobilisation fléchit significativement mais se poursuit, notamment en régions.

Le samedi 5 janvier 2019, la mobilisation s’accroît nettement, ce qui constitue une première depuis le début du mouvement. La destruction de la porte de la cour de l'hôtel de Rothelin-Charolais conduit à l’évacuation du secrétaire d’État et porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

 

La contestation continue à croître le 12 janvier et se stabilise le 19 janvier.

Le samedi 26 janvier 2019, le mouvement mobilise moins mais les manifestations connaissent à nouveau des actions violentes.

Une des figures des Gilets jaunes, Jérôme Rodrigues, est gravement blessée à l'œil à la suite de l'intervention d'agents des forces de l'ordre, ce qui suscite une controverse sur l'usage des tirs de LBD de ces derniers. Dans le même temps, le Conseil de l'Europe s'inquiète de la « répression » à l’encontre des Gilets jaunes et souligne les dangers que présenterait le projet de loi «anticasseurs» proposé par le Gouvernement en réponse aux incidents intervenus lors des manifestations.


 

Grand débat national

Face à la crise, l'exécutif lance un « grand débat national », qui doit se dérouler de la mi-décembre 2018 à la mi-mars 2019. Cette consultation entend faire remonter les souhaits des Français autour de quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, services publics et débat démocratique), le Gouvernement excluant notamment l’immigration, la peine de mort, l’interruption volontaire de grossesse et le mariage homosexuel de la consultation. En réaction à la plate-forme numérique du grand débat, des Gilets jaunes créent le site internet « Le vrai débat ».

Après le grand débat, le gouvernement promet de grands chantiers

Face aux députés, le mardi 9 avril 2019, Edouard Philippe assure que des décisions « puissantes et concrètes » seront prises pour répondre aux attentes des Français. Après deux mois de consultation nationale en réponse à la crise des « gilets jaunes », la principale conclusion qu’Emmanuel Macron en tire est celle d’« un puissant besoin de transformation », de « nos outils, de nos institutions, de nos procédures, de nos faiblesses coupables dont notre dette publique est le témoin muet, rampant et menaçant ».

Emmanuel Macron présente une série d’annonces à la suite du grand débat national, le jeudi 25 avril 2019. Son discours, attendu le 15 avril, avait été repoussé après l’incendie de Notre Dame de Paris

Lors de sa conférence de presse, le 25 avril, Emmanuel Macron dit vouloir réformer des politiques publiques instaurées avec la fin de la deuxième guerre mondiale.