1648 à 1653/ La Fronde

 

La Fronde, aussi appelée Guerre des Lorrains, est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV (1643-1656), alors en pleine guerre avec l’Espagne (1635-1659). Cette période de révoltes marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique en France commencée sous Henri IV et Louis XIII, renforcée par la fermeté de Richelieu et qui connaît son apogée sous le règne de Louis XIV.

Le Président Molé, saisi par les factieux, au temps des guerres de la Fronde. Peinture d'histoire de François-André Vincent, 1779.

La Fronde parlementaire(1648-1649) est provoquée par l'édit du 30 avril 1648, auquel s'oppose le parlement de Paris faisant corps avec les cours souveraines. Il rédige une charte en 27 articles contenant des réformes (suppression des intendants, enregistrement des édits fiscaux par les cours, etc.).

Trois parlementaires dont Broussel ayant été arrêtés par Anne d'Autriche et Mazarin le 26 août, la population parisienne obtient, à l'issue de trois journées dites des Barricades, leur libération. Retiré à Saint-Germain avec la régente et Louis XIV les 5-6 janvier 1649, Mazarin fait assiéger, par Condé, Paris où le parlement, qui s'est emparé du gouvernement, organise la résistance avec des grands seigneurs (Conti, Longueville, Beaufort), le coadjuteur de l'archevêque, Gondi, et la municipalité bourgeoise. Mais, craignant l'agitation populaire, le parlement négocie la paix de Rueil le 11 mars avec la régente, dont il obtient le pardon moyennant l'abandon de ses prétentions politiques.

La Fronde des princes (1650-1653) est déclenchée par l'arrestation, sur ordre de Mazarin, des princes de Condé et de Conti et du duc de Longueville le 18 janvier 1650, qui menaçaient le ministériat. Le soulèvement en leur faveur des provinces sous la conduite de la haute noblesse, aidée par les troupes espagnoles, est mis en échec à Rethel le 15 décembre par l'armée royale. Mais une nouvelle coalition des parlementaires et des grands obtient la libération des trois princes et l'exil de Mazarin à Brühl le 6 février 1651. De graves dissensions naissent alors entre les frondeurs : Turenne se rallie à Louis XIV, qui, parvenu à sa majorité (en septembre), s'installe à Poitiers avec Mazarin, tandis que Condé et ses partisans entretiennent, depuis Bordeaux, le soulèvement provincial avec l'appui de l'Espagne.

Après le combat indécis de Bléneau en avril 1652, Condé se rend maître de Paris grâce à la Grande Mademoiselle, qui fait tirer de la Bastille sur les troupes royales le 1er juillet 1652.

Mais ses violences à l'égard de la bourgeoisie et la lassitude générale engendrent un ralliement à la monarchie.

Le 21 octobre 1652, Louis XIV et Anne d'Autriche entrent à Paris, suivis par Mazarin le 3 février 1653, qui interdit au parlement de se mêler des affaires d'État et fait surveiller étroitement la noblesse. 

La Fronde des Princes est finie mais Louis XIV en gardera rancune aux Parisiens. Il choisira plus tard de quitter le Louvre, résidence de la cour depuis quatre siècles, et de bâtir un nouveau palais à Versailles. La monarchie française sortira renforcée des épreuves de la Fronde tandis qu'à la même époque, l'Angleterre fera l'expérience de la République après avoir exécuté son roi Charles Ier.

La France évoluera vers une monarchie absolue, l'Angleterre vers une monarchie parlementaire.