1670/ La Révolte du Roure

 

La Révolte de Roure ou Révolte du Roure fut une importante révolte antifiscale de l'Ancien Régime. Elle dura d'avril à juillet 1670. Elle tire son nom de son meneur, Anthoine du Roure, propriétaire terrien et petit noble aisé de LaChapelle-sous-Aubenas dans le département de l'Ardèche. Éduqué et respecté, il avait servi dans l'armée royale.

Lachapelle-sous-Aubenas

 

 

 

 

 

La notoriété de Lachapelle-sous-Aubenas est liée au souvenir de la Révolte de Roure. Au printemps de 1670, après un hiver rigoureux, marqué par le gel généralisé des oliviers, une rumeur se répand à Aubenas : la création de nouveaux impôts.

Le 30 avril, le tocsin sonne à Aubenas, à Lachapelle-sous-Aubenas et dans les communes environnantes, appelant aux armes la population apeurée. En quête de chef, celle-ci se tourne vers un petit gentilhomme de Lachapelle, ancien officier des armées royales : Anthoine du Roure. Sous la pression populaire, celui-ci finit par accepter.

 

Avec 300 hommes déterminés, il marche sur Aubenas où les habitants du quartier Saint Antoine ouvrent les portes de la cité. La ville est pillée, mais la résistance s’organise et fait des prisonniers, qui seront libérés par la suite grâce à la détermination des révoltés.

Rendus furieux par les mesures de répression qui se mettent en place, les révoltés, au nombre de 5 à 6000, marchent sur Villeneuve. Georges de Vogüé propose sa médiation et obtient une amnistie qui ramène le calme.

 

La nouvelle de l’arrivée de soldats à Aubenas rallume la révolte. Aubenas est de nouveau occupé, puis Villeneuve. Trop tard, du Roure découvre que la trêve qu’on lui a proposée, est une ruse pour laisser aux renforts le temps d’arriver. En effet, le 25 juillet, l’armée royale, forte de 1500 chevaux et 3000 hommes au nombre desquels d’ Artagnan et ses mousquetaires, rencontrent les insurgés dans la plaine de Lavilledieu.

L’effroyable tuerie qui suivra coûtera la vie à plus de 600 personnes. Les troupes royales gagnent Aubenas, d’où elles lancent des expéditions punitives : les murailles de Lachapelle sont ouvertes. 

Roure qui avait d’abord envisagé de joindre Versailles, est finalement arrêté à Saint-Jean-Pied-de-Port. Arrêté au pied des Pyrénées, à Saint Jean-Pied-de-Port, Anthoine Roure fut conduit à Montpellier. Le procès refait.

Il fut fut roué vif et écartelé de fait le 29 octobre à Montpellier. Son corps, en 4 parties, exposé sur le grand chemin de Nîmes et sa tête portée à Aubenas 4 jours après, fut exposée sur la porte Saint-Antoine, sa maison démolie, sa descendance déclarée infâme à perpétuité.

Le prix que paiera Lachapelle pour sa participation à la révolte est très lourd : quatre autres habitants exclus de la grâce royale subissent les rigueurs de la répression :

- la communauté de Lachapelle n’aura plus de consuls

- son clocher sera épointé

- les cloches descendues

- les murailles ne seront pas relevées.

Une amende de 800 écus sera payée par les habitants.

 

Le clocher de Lachapelle-sous-Aubenas fut coupé à hauteur du toit de l'église et sa cloche descendue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le clocher épointé de la cité demeure le dernier témoin de cette courageuse révolte à l’issue malheureuse.